Un Ultra Trail du Mont Blanc pas comme les autres…
Un Ultra Trail du Mont Blanc pas comme les autres… L’édition 2010 de l’UTMB marquera à coup sûr les esprits d’un grand nombre de traileurs. L’investissement personnel, familial et professionnel de chacun des participants afin d’être au top le « jour J » s’effondre comme un château de cartes à cause de la météo qui se déchaine sur le Massif. Face à cette déconvenue, je me demande comment peut-on agir, quelle solution pouvons nous proposer afin de ne pas tout foutre en l’air. Les info Je suis très étonné et un peu déçu de la réaction de certains coureurs élite qui acceptent avec beaucoup de philosophie l’arrêt de l’épreuve. J’entends même « des courses, il y en a tous les week-ends ». Pour moi, l’UTMB est la course de l’année, l’UTMB est la course qui me fait rêver, l’UTMB est la plus importante course au monde. J’essais de mobiliser les coureurs et échange avec Vincent DELEBARE (qui fait partie de l’organisation) nous pensons qu’il y a une possibilité de repartir le lendemain de Courmayeur, que cela ne modifierait pas trop l’organisation et que cela pourrait sauver la course. Nous Nous rentrons à Chamonix, la grande majorité des coureurs rejoignent leur petit lit douillet, mais nous ne voulons pas baisser les bras, je booste Vincent et il file au QG à la mairie où sont regroupés les organisateurs. Nous croisons un grand nombre de journalistes qui nous signalent que les organisateurs ont annoncé en conférence de presse que toutes les épreuves étaient stoppées et qu’il n’y aurait pas de départ le lendemain. Mais Vincent est rentré en contact avec les organisateurs, les minutes défilent, après ces discussions il nous info Et le miracle se produit ! Il est 1h40 du mat, Vincent ouvre une fenêtre de la mairie, nous sommes un petit groupe de coureurs dont Christophe Jaquerot, Pascal Giguet et Antoine Guillon, il nous info Quelques minutes après, l’annonce officielle est donnée, nous repartons. Je file me coucher, je suis toujours en tenue de course, pas douché, les pieds trempés depuis bientôt 7h00 et je n’ai rien mangé depuis mon dernier gel Energix des Contamines et trois réglisses en voiture (merci Sophie). Coucher 2h30, lever 6h30, Pt dej, préparation du matos, modifications des ravitaillements, trajet à Courmayeur, il est 9h30 et je file au départ, il fait beau et je vois qu’un grand nombre de coureurs ont répondu présent. Je ne partage pas les arguments avancés par les coureurs non partant, je respecte leur choix mais je n’ai pas la même vision de cette épreuve qu’eux. L’ascension de Bertonne fait office d’échauffement, je décide de partir prudemment, les jambes ne sont pas trop raides malgré les 30km de la veille. Je suis avec Antoine Guillon, nous évoluons aux alentour de la 20ème place en restant facile. Le Col Ferret s’avale facilement et nous ramène proche du top 10 car nous commençons à grignoter des places, Sébastien Chaigneau, Nicolas Mermoud et Christophe Jaquerot commencent à céder du terrain. Après la partie roulante nous menant à la Fouly, j’ai une étrange sensation, alors que tout allait bien jusqu’à présent, je suis collé dans la bosse de Champex, j’enchaine Bovine dans le même état et tous mes espoirs de performance s’échappent. Contrairement aux deux dernières éditions, je suis arrivé au départ de l’UTMB bien plus reposé, j’ai pu organiser mon travail en fonction de la préparation, les mini-stages à Orcières et Auron ont été fort positifs, mais j’ai perdu pas mal de jus la nuit dernière et là je paie la note ! Je m’alimente, me motive et essaie de me convaincre que cela va revenir et que je pourrais prendre une place correcte. Les sensations reviennent dans la descente sur Trient, le terrain est gorgé d’eau, nous évoluons dans un bourbier de folie mais je prends du plaisir sur ces passages rendus techniques. Cela me relance et je reprends un rythme correct dans Catogne, je suis revenu dans une spirale positive et reprends des places. Je file sur Vallorcine avec encore beaucoup de plaisir dans la descente. Karl Metzer Dernière côte du parcours, je suis 18ème, je perds un peu de temps pour arriver à La tête au vent, je m’aperçois que Elisabeth Hawker est juste derrière, vraiment cette nana est impressionnante de régularité, elle me fait penser à Marco Olmo, vous ne les voyez plus pendant 2 ou 3 heures et là, ils réapparaissent. Le travers technique vers la Flegère me permet d’assurer ma place, l’Américain a prit le large, je sais que le classement ne bougera plus, reste juste à assurer la descente sur Chamonix. L’arrivée dans Cham est fantastique, mes amis varois m’attendent à l’entrée de la ville, je suis conscient de ne pas avoir fait un exploit mais je suis allé au bout et pour moi après deux éditions frustrées c’est très important. Le centre ville est rempli de spectateurs, je termine les 100 derniers mètres en marchant pour profiter de cette fantastique ambiance. Ils sont tous là, ma chérie, mes amis, ma famille. Merci à eux pour leurs soutiens !! 18ème Satisfait de ma course, je pense connaître les raisons qui ont freiné la réalisation d’une meilleure place mais je suis vraiment satisfait que la course, même plus courte que le véritable UTMB, ai pu avoir lieu. Même si tout est critiquable, merci aux Organisateurs.
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