Encore un UTMB de raté….
J’en rêve tellement de cette épreuve qu’au moment où j’y suis je m’endors ….
Très difficile à avaler, devoir laisser filer les copains et s’allonger sur la bas côté du parcours voilà ce qui pourrait résumer mon UTMB depuis deux éditions.
Je me trouve impuissant devant ce problème, je crois que mon métabolisme est comme cela et je n'y peux rien. La nuit avec l’effort, mon organisme à besoin de dormir. Allez comprendre…
Alors voilà, je suis en pleine forme et ce fameux sommeil me retient et me dis "non, non, tu reste là mon garçon"...
Des conseils de traileurs, j’en ai à la pèle, café, thé, musique, goji, Vit C, Red Bull (que je n’ai d’ailleurs jamais pris car on ne sais pas trop ce qu’il y a dedans)
Mais je crois que je suis comme ça, j’ai besoin de dormir !!!
Pour revenir à la course, j’avais décidé de partir plus prudemment et de laisser s’affoler la tête de course. Je passe à St Gervais dans les temps que je m’étais fixés, puis les Contamines aussi, le groupe de tête n’est pas loin mais il est parti bien moins vite que l’année dernière.
Je commence à ressentir la venue du sommeil en montant le Col du Bonhomme, je relie les Chapieux un peu dans le gaz et repars vers le col de la Seigne. Là comme d’hab les soucis d’endormissement commencent, mon rythme ralentit et j’ai de plus en plus de mal à avancer. J’avais envisagé la chose, donc pas d’affolement, je décide de me poser 15’ en mettant mon réveil SUUNTO. 15’ après je repars et rattrape mon pote Pascalou qui me dit que nous sommes vers la 37ème place. Je fais surtout attention à ne pas revenir trop fort et remonte progressivement au classement. Pour l’instant je n’ai pas trop d’inquiétude, j’ai pris un peu de retard mais je me sens bien et la course est encore longue.
A la fin de la descente sur Courmayeur, je relâche un peu mon attention sur le goudron et je me prends un gadin de fou en butant sur un dos d’âne. Epaule, hanche, poignets, genoux…. Bref tout va bien (rrrr) mais je suis encore sur la positive attitude, je vois que je suis en train de revenir, je ne fais pas trop cas de la chute et repars du ravitaillement, regonflé par toute mon assistance, en 17ème position.
Au fil de la montée sur le Refuge Bertone je re-commence à ressentir le sommeil, là je me dis que ce n’est pas possible, dans mes options de course, j’avais envisagé la première pose « dodo » mais certainement pas la seconde… bref aux deux tiers de la côte, re-belotte, je m’arrête et en voulant remettre le réveil sur 15’, je me plante d’une heure, je reste là pendant 40’ et je me réveille frigorifié, je ressens les douleurs à la hanche et à l’épaule qui avaient refroidi. J’essais de repartir mais, j’ai de plus en plus mal au genou, je ne peux même plus descendre.
Je me traîne jusqu’à Arnuva et là sur les conseils de mon assistance je prends la décision de stopper ma course.
Je suis blasé par cette situation, je prépare cette épreuve comme un fou, cela représente énormément de sacrifices dans tous les domaines ( beaucoup d’entraînement, peu de temps avec la famille, organisation des vacances en fonction et boulot au magasin...) pour dormir au moment où je suis le plus en forme de ma saison. Aujourd’hui je me sens en super forme et je vais essayer de rebondir sur des épreuves de jour dans les prochaines semaines, l’an dernier j’avais eu cette réaction sur les 100km de Millau ,cette année je préfèrerai frapper sur un gros trail.
Je me pose énormément de questions sur mon éventuelle participation à l’UTMB 2010, cette épreuve est unique, mais si je n’ai pas de réponse à mes interrogations sur le sommeil avant la fin de l’année, j’irai à Chamonix en tant qu’assistant et je me fixerai d’autres objectifs.
Il faut accepter nos forces et nos faiblesses et surtout remettre les choses à leur place, ce n’est que du sport, et il y a beaucoup de choses plus importante dans la vie qu’un podium….
Merci à toute mon équipe d'assistance, merci à tout le staff SALOMON, merci à KINOU, à ma chérie et à tous les amis qui se lèvent la nuit pour me suivre sur le net alors que moi je dors dans la montagne! Désolé ne ne pas ne pas vous avoir fait rêver.
Dans tout les cas félicitations à tous les finishers, beaucoup de courage aux non-finishers comme moi et n’oublions jamais que le trail est notre passion mais certainement pas notre raison de vivre.
Sam
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